Décatech, F39, G39, ces noms ne vous disent peut-être pas grand-chose. Pourtant, ils ont un point commun. En effet, dans le cadre de l’utilisation de l’impression 3 D Métal ou de son développement, des produits dits CMR, comme le nickel, le chrome, le cobalt, le vanadium y ont été manipulés. Le terme CMR désigne un produit ou un processus industriel de fabrication qui dégage des particules cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. L’utilisation de ces produits demande des précautions et protections spécifiques. 

Les locaux de G39 sont vides depuis plusieurs mois, mais ils ont été occupés par la société AddUp jusqu’en 2021. En septembre 2023, des équipes DOMF ME/PE ont intégré les lieux. Début octobre, après une série de prélèvements, une forte concentration de chrome et de cobalt a été relevée dans les charpentes. Le bâtiment a été vidé rapidement de ces occupants et un nettoyage total va être effectué.

Les salariés Michelin ont pu effectuer des analyses. Mais les substances toxiques ne sont présentes dans les urines seulement quelques semaines. Donc difficile de connaître l’impact dans le futur pour la santé des salariés exposés. Michelin a également informé les entreprises sous-traitantes de passage dans ces lieux ces derniers mois. Mais de quel suivi vont bénéficier les salariés concernés ?

Mais la répétition de l’exposition à ce type de produits chez Michelin pose question. A chaque départ de la société AddUp, nous nous retrouvons dans une situation d’urgence similaire. Pourtant la présence de poudre est vérifiable dès le démontage des machines et lors des prélèvements atmosphériques. L’épisode Décatech à la Combaude aurait dû constituer un signal d’alerte pour toutes les activités de ce type et un protocole commun de démontage et de surveillance aurait dû être adopté.

Aujourd’hui AddUp occupe V24 à Ladoux. L’entreprise a-t-elle pris toutes les mesures pour protéger les salariés et empêcher la reproduction decette situation à risque ?